Ça faisait
très (TRÈS) longtemps que je n’avais pas lu une brique (pour moi, un livre
contenant plus de 350 pages est considéré comme beaucoup trop long
habituellement!). Et très longtemps, aussi, que je n’avais pas littéralement
dévoré un livre de la sorte. Malgré ses 667 pages, La vérité sur l’affaire Harry Quebert, roman écrit par Joël Dicker
aux éditions de Fallois, m’a complètement captivé : je l’ai lu en trois
jours seulement.
Dès les
premières pages, nous sommes ramenés 33 ans en arrière lorsqu’une jeune fille
de 15 ans, Nola Kellergan, disparaît en août 1975 dans la petite ville d’Aurora,
au Massachusset. Cette histoire, que les habitants de la ville avaient presque
oubliée, refait surface en 2008 lorsqu’on retrouve le squelette de Nola
derrière la maison de l’écrivain célèbre et professeur d’université, Harry
Quebert. On retrouve aussi le manuscrit encore lisible du roman Les origines du mal, plus grand succès littéraire
de Quebert, dans le sac de cuir de la défunte jeune fille. Lorsqu’on arrête Harry
Quebert, son mentor et plus grand ami, Marcus Goldman, écrivain en manque d’inspiration
après le succès de son premier roman, décide de se rendre sur les lieux de
crime. Si au départ Goldman ne voulait rester que quelques jours au
Massachussets, le désir d’innocenter l’écrivain prend tout son temps et l’amène
dans un tourbillon duquel il ne pourra sortir qu’une fois qu’il aura trouvé le
véritable coupable de l’assassinat de Nola.
Ce roman n’est
pas tout à fait un roman policier. Oui, il s’agit d’une intrigue tissée à la
manière des thrillers américains, mais ce qu’on lit, c’est aussi une réflexion
sur l’amérique, la loi, et surtout l’authenticité. Un roman d’apprentissage aussi, car c’est au fil des 31 conseils d’Harry Quebert, donnés à Goldman
quelques années plus tôt, que les chapitres se suivent de manière décroissante (de
31 à 1!) et permettent à l'écrivain Marcus Goldman d'écrire le roman que nous lisons, soit L'affaire Harry Quebert. Joël Dicker met en scène autant des personnages complexes que des stéréotypes (comme l'éditeur New Yorkais de Goldman ou alors sa mère qui n'a qu'un seul désir, celui de le voir marié), ce qui ajoute à la fois de la profondeur au texte et une touche d'humour.
Seul bémol (c'est d'ailleurs un peu le même que René Homier-Roy dans sa critique du 11 janvier) : la relation entre Nola et Harry, qui a inspiré ce dernier pour son roman Les origines du mal, est relatée (par la copie des lettres véritablement échangée en 1975 entre les 2 amoureux) de manière très simpliste et conventionnelle. On a l'impression qu'il s'agit d'une relation naïve et étrange, et je n'y ai pas vraiment cru. Bien sûr, lorsque la vérité sur l'affaire est révélée à la fin, on comprend un peu mieux l'effet que Dicker a voulu créer, mais il me semble que pour un livre considéré comme un classique de la littérature américaine dans le roman, Les origines du mal a tout à envier aux titres de Nicolas Sparks ou Marc Lévy!
Malgré cela, c'est le meilleur livre que j'ai lu depuis longtemps! Si vous êtes à la recherche d'un roman passionnant, extrêmement bien construit et contenant une réflexion intelligente sur la réalité de l'édition de best-sellers, courez vite vous procurer La vérité sur l'Affaire Harry Quebert!
Pour terminer, voici un extrait qui m'a fait beaucoup rire en tant que future éditrice (et bouc émissaire d'auteurs!!)
"- Mon éditeur dit que si je n'écris pas un nouveau livre maintenant, je suis fini.
- Vous savez ce qu'est un éditeur? C'est un écrivain raté dont le papa avait suffisamment de fric pour qu'il puisse s'approprier le talent des autres." (p.31)
*La vérité sur l'Affaire Harry Quebert a remporté le Prix Goncourt des lycéens 2012 et le Grand prix de l'Académie française 2012.
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