mardi 5 mars 2013

D'acier - Silvia Avallone

 

Piombino, ville industrielle de la Toscane, début des années 2000. Francesca et Anna ont treize ans, bientôt quatorze. Une blonde et une brune; belles, élancées, indécentes, mais surtout bouillonnantes. Elles n'ont qu'un désir: quitter cette ville ignoble, où les générations d'hommes répètent toutes le même métier et où les femmes qu'ils épousent lavent sans relâche les uniformes bleus trempés de la sueur de l'acier. 

Au début, elles sont pareilles. Même grandeur, même désirs. Mais tandis qu'Anna a en exemple une mère active en politique et fière de ses convictions, Francesca n'a pas la même chance. Entre un père violent et parano et une mère impuissante, elle s'accroche à ce qu'elle a de plus cher : Anna.

J'ai été bouleversée par ce roman. Je m'attendais à une histoire plus gaie, un roman moins social, moins réaliste, moins brutal. Et ce ne sont pas des défauts, au contraire. Silvia Avallone a su, avec ce premier roman, décrire avec une connaissance évidente du milieu des usines d'acier ce climat et ce lieu bien particulier où évoluent non seulement les héroïnes, mais aussi les différents personnages qui gravitent autour d'elles. Un roman portant sur deux jeunes femmes en quête d'identité et d'attention m'aurait plu, mais le fait d'en savoir autant sur leur entourage et d'avoir différents de points de vues ont étoffé l'histoire, lui ont donné une complexité et une densité exceptionnelles.

Non sans rappeler le Germinal de Zola, où la mine est un personnage qui avale les ouvriers à leur arrivée et les recrache le soir venu, D'acier nous fait vivre un moment dur, mais duquel on ne sort pas complètement ravagé. Parce que raconter une histoire réelle, c'est aussi parler d'amitié, de beauté, d'enfance, de complicité. 

Mon seul regret est d'avoir lu ce livre trop lentement! Un roman à lire d'une traite, si possible!


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