Après avoir
lu le roman Un
oiseau dans le blizzard, qui m’a séduit par sa simplicité (caractéristique
qui me plait particulièrement dans les romans!) et ses images bouleversantes,
j’avais envie d’en savoir un peu plus sur les autres romans de Laura Kasischke,
professeure de l’art du roman à l’Université Ann Arbor, Michigan. Même si je
préfère habituellement les courts romans, l’histoire des Revenants
m’attirait davantage, c’est pourquoi j’ai décidé de me plonger quand même dans
ce roman de plus de 660 pages!
Ne vous
laissez pas décourager par la multiplicité d’histoires racontées par les quatre
personnages principaux de l’histoire, à 3 moments différents (sans indication
de temps!); c’est un petit peu difficile de s’y retrouver au début, mais on s’y
habitue rapidement et ça donne une profondeur immense au roman. L’histoire
s’ouvre sur une scène d’accident de voiture d’un jeune couple à laquelle
Shelly, professeure de musique au Honors College, est l’unique témoin. Pour une
raison qu’elle ignore, la presse raconte des faits inexacts sur l’évènement,
malgré ses démarches pour tenter de corriger les propos des journalistes.
Ensuite, nous avons le point de vue de Craig, le jeune homme de l’accident
accusé d’avoir tué sa copine Nicole en conduisant après avoir consommé de la
drogue, et de son colocataire Perry, un étudiant surdoué originaire de la même
ville que la jeune femme. Et finalement, certains passages sont aussi relatés
par Mira Polson, aussi professeure à Honors College d’un cours d’anthropologie
convoité par la majorité des étudiants, « La mort, mourir et les
non-morts ».
On pourrait
qualifier ce roman de "thriller sociologique", car on est par moments
dans une intrigue policière, mais il ne faut pas s'attendre à ce que l'auteure
déballe tout à la fin. Si l'histoire débute avec un fait divers étrange, le
mystère plane tout le long de l'intrigue et se complexifie, jusqu'à nous
laisser à la page 663 avec des suppositions, mais la vérité ne sera jamais
révélée. Après tout, ce n'était pas si important. Le livre est efficace sans
nous imposer de réponses, car il critique les sociétés fermées des plus grands
collèges américains où cacher la vérité est chose commune.
Cette
histoire, qui n'a rien a voir avec les livres de zombies ou de vampires qui
pleuvent en ce moment, confronte les rituels sacrés de la mort avec la réalité
d'aujourd'hui, en nous faisant prendre conscience que parfois, la vérité est
celle à laquelle nous voulons bien croire. Et surtout, cette question qui nous
hante du début à la fin: Qui est réellement Nicole Werner?
Un livre à
lire pendant la journée pour les âmes les plus sensibles (comme moi!)
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